L’accordeur

Je regarde travailler l’accordeur de piano. D’un doigt de la main gauche, il frappe successivement les touches, tandis que la droite manie la clé pour régler la tension des cordes. Il écoute chaque note avec une attention soutenue. Il resserre ou desserre, par petits coups, jusqu’à ce que, de rectification en rectification, le son donne la note juste. Travail patient, de délicatesse et d’exactitude, que seules peuvent effectuer une ouïe et une main exercées.

En  le regardant, je pense à notre Père céleste dont l’oreille capte tous les propos et les soupirs de ses enfants. Que de fausses notes, de paroles, d’actions, de pensées susceptibles de l’attrister, intolérables pour sa perfection ! Je pense au travail continuel de notre Maître pour nous former, nous corriger, nous mettre au diapason de ses propres pensées, et je suis poussé à demander au Seigneur qu’entre ses mains nous devenions des instruments dociles, rendant des sons agréables pour lui : « Accorde nos vies aux directions de  ta Sainte Parole aux impressions de ton Esprit ! Fais vibrer notre pour raconter ta louange, mets en nous ta divine harmonie ! Tu restes bien au-dessus de nous, toi, Seigneur Jésus, toi qui fis sur la terre le constant délice du Père. Mais nous aimerions que tu puisses tirer des tiens quelques échos de toi-même, une mélodie dans laquelle Dieu reconnaisse quelques-unes des beautés morales de son Fils bien-aimés ! »